Charles NDONGO.

UN PARRAIN D'EXCEPTION

L’édition 2025 du SINAC est honorée du parrainage d’une icône du journalisme et de la télévision au Cameroun. Peu importe son bord, ses convictions et sa trajectoire, tous, jeunes et vieux, s’inclinent immanquablement devant ce monument au professionnalisme éprouvé. Charles NDONGO peut-il se laisser raconter ? Difficile de saisir 46 ans de métier en quelques lignes.

Difficile de capter le parcours illuminé de ce fils de Bikiliki, petit village au cœur de la forêt du Sud Cameroun, à Lolodorf. C’est là-bas qu’il voit le jour le 1er septembre 1957. Personne ne peut alors prédire qu’il jouera un rôle essentiel dans le cours du destin de son pays, le Cameroun, comme historien du présent et conteur des temps modernes de la trajectoire du jeune État qui accède à l’indépendance trois ans plus tard, le 1er janvier 1960. Élève brillant, il passe ses classes sans difficulté dans un foyer modeste, mais pétri de valeurs ! Son père, un patriarche et initié « Ngoumba », reste son idole et son maître à penser. Mais il doit le quitter, quitter son village pour poursuivre ses études loin, là-bas à la ville ! C’est à Obala, située dans le Centre du pays, à 30 minutes de Yaoundé, la capitale, qu’il achève son cycle secondaire dans le lycée éponyme. Puis, Yaoundé lui ouvre les bras, après avoir été reçu dans la très sélecte École Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY), l’une des deux écoles de journalisme qui forme alors la crème des hommes et femmes de presse en Afrique subsaharienne avec le CESTI de Dakar. À son arrivée en 1978, le jeune et sémillant esprit retrouve, sur les bancs de l’école dirigée par le Français Hervé BOURGES, des compagnons de vie : Alain BELIBI, ADAMU MUSA, Denise EPOTE, Patrick SIANI, Isaac MBELLA ESSENGUE et d’autres encore qui écriront les belles pages du journalisme au Cameroun. Diplôme en poche en 1981, il débute sa carrière à la radio aux côtés de Alexandre KOKOH À MESSE, Gerba MALLAM, Joseph Marcel NDI mais surtout de l’immense Henri BANDOLO, qui deviendra son maître ! Une carrière qui démarre tambour battant ! À 24 ans, rédacteur en chef et présentateur de journaux parlés à la radio. Et lorsque la télévision inaugure ses premières images à Bamenda le 20 mars 1985, il fait partie des petites mains qui rendent cet avènement possible. Il se laissera ensuite convaincre par le Professeur Gervais MENDO ZE, nouveau Directeur Général de la CRTV, de son transfert de la radio à la télévision. Très vite, le voilà choisi par le destin pour accompagner, dans tous ses déplacements officiels, le Président de la République Paul BIYA, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982. Charles NDONGO dirige alors ce qui est appelé la Brigade des Reportages Spéciaux. La légende du « Journaliste du Président » est née ! Dans le même temps, Charles NDONGO s’affirme comme éditorialiste pertinent et éclairé, avec ce regard subtil et cette capacité à traiter de sujets souvent délicats avec une dextérité langagière hors du commun. Il faut rappeler le contexte du monopole de la télévision nationale et du contrôle politique exercé alors sur la radio et la télévision de service public. Un mot de travers pouvait coûter sa carrière à « l’impertinent » ! C’était alors un défi de survivre dans un tel environnement tout en construisant une crédibilité professionnelle. Après une quinzaine d’années à la tête de la Brigade des Reportages Spéciaux, il sera nommé Directeur de l’Information à la CRTV-Télé, puis Directeur Central du Pôle TV, structure qui coordonne toutes les activités de la télévision au sein de l’office public. On connaissait le journaliste racé, le chroniqueur au style précieux, l’éditorialiste pertinent. On connaissait l’élégance morale et les qualités humaines de l’homme. Depuis le 29 juin 2016, le manager s’est révélé à tous. En effet, lorsque le Chef de l’État confie les rênes de l’audiovisuel public à Charles NDONGO, très peu parient sur lui. Il y a eu ici et là beaucoup de condescendance manifestée à l’endroit de cette icône du journalisme à qui on n’avait « rien à reprocher », mais qu’on voyait mal endosser le costume du manager. Mais voilà qu’en très peu de temps, la configuration de l’offre de contenus de l’office s’est totalement transformée. Le résultat de la touche « sans prétention » du Directeur Général. Deux chaînes de télévision thématiques sont venues enrichir l’offre de contenus : CRTV NEWS en 2018, seulement deux ans après son arrivée, et puis le 6 juin 2019, CRTV SPORTS AND ENTERTAINMENT. De même, l’offre digitale de la CRTV s’est dévoilée à travers les plateformes de CRTVWEB. Malgré une conjoncture serrée, le DG Charles NDONGO mène sa barque au mieux. Sa vision se conforte : faire de la CRTV le leader de l’audiovisuel au Cameroun avec un ancrage dans la sous-région Afrique Centrale. Le couronnement d’une carrière exceptionnelle, de reporter à manager. Mais surtout, le triomphe de qualités humaines remarquables d’humilité et de disponibilité. Le fringuant « jeune homme de 67 ans » a spontanément accepté de parrainer la 3e édition du SINAC. Un immense honneur de cheminer à l’ombre bienveillante de ce traceur et marqueur de l’écosystème de l’audiovisuel au Cameroun et sur le continent.

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